Jogging matinal

Il était à peine cinq heures du matin quand le vampire sortit de son lit. La nuit occupait encore tout le terrain. Kaan jura. Il était en retard. La vampire s’habilla à la hâte et déposa un baiser sur le front de sa femme endormie. Le vampire sortit en courant de la maison. Lotus, son chat, décida de le suivre. Le vampire réussit à le semer en déployant ses ailes. Il vola jusqu’à l’arbre passeur et y pénétra. Il replia ses ailes et attendit d’arriver. D’un coup, le monde d’en haut s’ouvrit à ses yeux. Kaan fit un grand sourire et respira le plus d’air de la surface possible. Le vampire ayant toujours vécu à la surface, son air lui manquait quand il était en dessous, même si il adorait sa nouvelle vie. Kaan commença à courir. Un jogging d’une heure et demie. Depuis toujours. Enfin, aussi loin qu’il s’en rappelait .. Une légère brise caressait son visage. Quelques gouttes de pluie arrivèrent sur son visage. Kaan sourit. Il adorait la pluie ! Et ça tombait bien, car il dut finir son jogging sous des trombes d’eau. C’était absolument génial. Le lac fut enfin en vue. D’habitude, le vampire se contentait de le contourner en courant puis il rentrait pour fuir le soleil humain. Mais aujourd’hui, il s’arrêta devant le lac. Le vampire retira ses vêtements et se glissa en sous-vêtements dans l’eau glaciale. C’était .. vivifiant ^^ Kaan fit quelques longueurs puis il sortit. Il s’allongea au bord du lac et s’endormit. Il fut réveiller par un bruit et par un rayon de soleil qui le brûlait. Le vampire poussa un petit cri de surprise. Il s’était endormi !! Le vampire ramassa le plus vite possible ses affaires et courut vers une petite grotte qui servait d’abri plus loin. Il se rhabilla rapidement et entendit un bruit. La pluie recommença à tomber et une silhouette arriver pour se réfugier avec lui. Vampire venu ici à cause du soleil ou humain à cause de la pluie ? Kaan ne savait pas et il décida de savoir. Il s’avança vers la silhouette.

La nuit allait toucher à sa fin. Malgré l’apparition imminente du soleil, Enrick n’avait qu’une envie, retourner à la surface s’aérer un peu. Il venait d’arriver dans la ville souterraine et déjà qu’il ressentait les points positifs et les points négatifs qui allaient le marquer durant sa vie ici. Le soleil artificiel était agréable, mais on manquait d’air. C’était le plus frappant. Il sortit de là où il vivait et se mit à marcher, vêtu d’une tunique vert pâle, d’un pantalon de toile de même couleur, de sa couronne argentée, et de ses épées attachées à sa ceinture. Une seule fois il avait franchi le passage, et c’était pour arriver en ville. Depuis, il y été resté. Il y avait de quoi se dégourdir les jambes et l’envie de retourner à la surface ne l’avait pas effleuré. Il arriva devant le passage, et entra dans l’arbre pour aller dans le monde du dessus. Il pu enfin sortir dans le monde où il avait passé toute sa vie. Bon, il ne sortait que de nuit, et être en Sibérie avait eu un énorme côté positif, pendant six mois, les nuits étaient longues. Du moins, là où il vivait, c’était le cas.

Les premières lueurs du soleil commençaient à apparaître à travers les nuages d’où tombait une pluie torrentielle. S’il s’était levé plus tôt, il n’aurait pas eu besoin de trouver un abri … Enfin maintenant qu’il était dehors, il n’allait pas rentrer. Aussi il marcha tranquillement jusqu’à ce que le soleil commence à le brûler. Malgré la pluie et les nuages, les rayons atteignaient son visage. Il se mit à courir, recherchant un abri. Il trouva assez rapidement une grotte, où il entra. Il n’était pas le seul d’ailleurs … Une odeur particulière trônait dans l’antre sombre. Cette odeur, il la connaissait, c’était celle d’un vampire. La personne qui était face à lui s’avançait.

La pluie avait trempé le pantalon de Enrick qui lui collait aux jambes, et sa tunique lui collait au torse. Ses cheveux étaient trempés eux aussi, mais ce qui gênait le prince déchu, c’était qu’il y avait beaucoup de chance pour qu’ils ne soient plus parfaitement attachés en arrière. Il enleva sa couronne d’un geste rapide mais délicat et regarda le vampire qui était à quelques pas de lui. Les yeux de Enrick finirent par s’habituer à la pénombre, et il pu voir la silhouette de celui qui était face à lui. Il le reconnu. Même s’il n’était pas là depuis longtemps, Enrick avait reconnu deux personnes en ville, le maire et le médecin. Les deux étaient trop connus en ville pour qu’on ne les remarque pas. Il se trouvait que le médecin se trouvait face à lui. D’après les souvenirs de Enrick, qui avait questionné quelques personnes, son nom était Kaan Vinyard. Enrick ne savait pas vraiment comment réagir face à lui. Il ne le connaissait pas personnellement et il n’avait eu pendant toutes ces années presque aucune relation sociale. Aussi, il resta muet à regarder celui qui l’observait.

Kaan s’approcha de la silhouette et la détailla un instant. Dès qu’il le vit, il sut que c’était un vampire. L’odeur ne trahissait jamais .. Kaan vit enfin le vampire entièrement, à la lumière. L’inconnu était un vampire blond assez grand. Il portait une tunique et un pantalon, trempés tout les deux. Ses cheveux étaient également trempés. Pas de signe de blessures éventuelles sur son corps. Kaan en déduit que le vampire avait du traîner trop longtemps dehors, comme lui .. L’inconnu, malgré ses vêtements mouillés et l’atmosphère sinistre de la grotte, se tenait fièrement. On aurait dit un prince. C’était impressionnant. A côté de lui, Kaan se setait minuscule. L’inconnu dégageait une aura de pouvoir, de puissance, comme si il avait été élevé dans une famille noble, très noble. Il n’avait pas l’apparence de quelqu’un d’aujourd’hui. Kaan le voyait bien tout droit sorti d’une bande dessinée ou de gravure d’époque.

Le médecin se rendit compte que détailler ainsi l’autre vampire n’était pas vraiment .. poli. Il lui adressa finalement un sourire et lui tendit une main amicale. Vu le regard de celui-ci, Kaan devina qu’il était reconnu. Il fallait dire qu’il était difficilement évitable dans le village. Personne ne pouvait ignorer son identité et sa présence. Ce qui le gênait parfois. Car il était connu mais ne connaissait pas. Le vampire planta ses yeux bleus droit dans ceux de l’autre vampire et attendit que celui-ci lui sert la main.

- Je suis Kaan Vinyard.

Même si il était connu, Kaan aimait décliner son identité lui-même. C’était un de ses principes et il s’y attachait vraiment. Le vampire attendit la réponse en souriant.

Pendant quelques instants, Enrick et l’autre vampire se regardèrent. Puis, ce dernier tendit la main, en souriant. Les deux vampires se regardèrent dans les yeux et Enrick prit la main de celui qui était face à lui, rendant son sourire. Il se présenta comme étant Kaan Vinyard. C’était bien ce qu’on lui avait dit dans les rues.

« Enchanté, je me nomme Enrick Søren. C’est un plaisir de vous rencontrer. »

Enrick pensait réellement ce qu’il disait. N’avoir que des échos n’avait rien de satisfaisant, et le fait de pouvoir rencontrer les gens et de se faire soi même un avis sur eux était bien plus plaisant pour Enrick. Il devait bien avouer ne pas être très social d’ordinaire, mais il n’avait presque pas eu de contact des siens depuis son départ pour trouver le village, soit environ un an. Et malgré le fait qu’il soit distant avec les gens, il devait l’avouer, vivre sans avoir de présence auprès de soi, cela n’avait rien de joyeux, au contraire. Et en ville, il n’avait pas encore prit le temps de créer des relations sociales.

En même temps, il ne savait pas trop s’il arriverait à nouveau à s’intégrer à une société, la dernière qu’il avait fréquentée remontait à bien longtemps maintenant. Et seule la couronne, qu’il gardait dans la main qu’il n’avait pas tendue à Kaan, permettait de prouver son appartenance à son ancienne vie. Le reste, il n’avait presque plus rien. Son allure peut-être, et sa manière de parler, en complément de ses épées, mais cela s’arrêtait là.

« Je suppose que nous n’avez pas eu le temps de rentrer avant le lever du soleil vous non plus. »

Kaan serra la main du vampire qui se tenait en face de lui. Il était connu mais ça lui arrivait de ne pas connaître la personne à qui il s'adressait et c'était très énervant en général. Vous savez, quand quelqu'un vous salue dans la rue, que vous le connaissez mais que vous êtes absolument incapable de mettre un nom sur son visage. C'était ce que Kaan vivait régulièrement et il en avait assez. Il faisait d eplus en plus attention et essayait de retenir tous les noms des personnes même si il ne les croisait qu'une fois. Kaan enregistra bien le nom du vampire, son visage et tout ce qu'il pouvait enregistrer .

- Le plaisir est partagé.

Kaan remarqua alors deux épées qu'Enrick portait à sa ceinture, et une couronne qu'il tenait dans l'autre main. Ceci expliquait cela. Voilà pourquoi le vampire avait une allure si princière. Kaan lui fit un sourire puis l'entendit poser une question à propos de la raison de sa présence ici .

- En réalité, si je veux, je peux vivre avec le soleil des humains. Je suis venu ici car la pluie m'empêchait de finir mon jogging tranquillement. J'aime la pluie mais aujourd'hui, je n'ai pas envie d'être trempé .

Ses yeux se posèrent à nouveau sur les lames d'Enrick. Cela rappellait de vieux souvenirs à Kaan. Quand il était jeune, c'était un escrimeur hors pair. Il gardait d'ailleurs toujours un poignard à la cheville mais cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas entrainé avec de vraies lames. De grandes lames. Comme avant.

Au moins, le premier contact était amical. Même entre vampires, ce n’était pas toujours le cas et Enrick en avait eu la fâcheuse expérience dans son passé. Enrick gardait sa couronne dans sa main, il ne la remettrait que lorsque ses cheveux seraient secs, n’aimant pas son contact sur des cheveux humides. Kaan répondit à la question de Enrick, lui expliquant qu’il pouvait vivre à la lumière humaine s’il le souhaitait, et que seule la pluie l’avait motivée à s’abriter. Il en avait bien de la chance. Pendant ses années vampires, Enrick ne souhaitait réellement qu’une chose, revoir la lumière du soleil et revivre à l’extérieur comme un véritable humain. Comme il le faisait auparavant…

« Vous en avez de la chance, j’aimerais pouvoir retourner sous la lumière humaine, sa chaleur me manque bien souvent. »

Quand à la pluie, elle pouvait à la fois être bénéfique ou maléfique selon les circonstances, Enrick n’avait pour avis sur celle-ci que cela. Lui-même ne trouvait pas désagréable le contact de l’eau, mais il n’appréciait pas vraiment si se contact était trop prolongé. Comme les plantes, de l’eau régulièrement leur été bénéfique mais s’il pleuvait de trop, elles pouvaient en mourir. Enrick avait apprit cela.

Enrick remarqua ensuite que le regard de Kaan se posait au niveau de sa ceinture, sur l’un des côtés. Il regarda ce qui pouvait attirer la curiosité du vampire et remarqua ses épées, juste à côté de sa main avec laquelle il tenait sa couronne. Tant pis pour les cheveux humides, il remit cette dernière sur sa tête et tira doucement l’une de ses épées. Il la mise devant lui, lame partant sur l’un des côtés, posée sur l’une de ses paumes et la garde posée sur son autre paume.

« Vous avez l’air curieux, vous voulez les voir ? »

Un premier contact qui se passait bien. Kaan se détendit encore plus. Il aimait vite bien s'entendre avec les autres, vampires comme humains. Il avait peu d'ennemis. Mais il était vrai que quand il en avait, c'était plutôt .. violent. Kaan était un ami loyal. Son amitié n'était d'ailleurs pas très difficile à obtenir mais sa totale confiance, si .. D'ailleurs, il n'avait jamais fait totallement onfiance à quelqu'un. Enfin, si, à une personne. Mais 'était autre part, dans une autre vie, on va dire .. Le vampire sortit de ses pensées.

- Je pense que vous êtes au courant, j'ai un pouvoir de guérison qui me permet de faire ce genre de choses. Mais je soigne aussi ceux que je touche. Dès qu'il fera beau, je pourrais vous emmener faire un tour à la lumière si vous voulez ..

En réalité, Kaan adorait la pluie. Il était né un soir de pluie et il vénérait cet élément. Mais aujourd'hui, ça lui arrivait rarement d'ailleurs, il n'avait pas eu envie de se mouiller. Kaan vit alors Enrick remarquer son propre regard sur ses lames. Kaan ne put s'empêcher de rougir un peu de honte.

- Je suis curieux de nature en fait ^^ Mais je m'interesse surtout à vos lames car il y a longtemps, très longtemps, dans une autre vie presque, j'étais un escrimeur hors pair. J'avais toujours deux longues lames avec moi, et deux fins poignards à les cheilles. Puis le temps a passé .. Je me suis adapté aux temps modernes. Je garde toujours le poignard que mon père m'avait offert. Il a un fil parfait et un équilibre parfait également. Je sais encore m'en servir parfaitement mais je n'ai aps touché une vraie et grande lame depuis si longtemps ..

Kaan sourit. Il ne se livrait pas si facilement d'habitude mais il savait qu'Enrick ne répèterait rien. La discrétion était une qualité que Kaan avait observé chez bien des escrimeurs. Mais il savait également que les princes étaient d'une nature discrète. Et l'individu qui se tenait devant lui était un prince. Kaan ne savait pas trop comment se comporter avec lui. Il décida de rester le plus naturel possible.

Kaan expliqua son pouvoir de guérison à Enrick, lui disant qu’il devait être au courant. Oui, mais cela n’était pas le cas. Enrick avait entendu parlé du médecin, mais ne s’était pas attardé sur ses pouvoirs. Il venait donc d’apprendre le don que possédait son interlocuteur. Puis celui-ci donna pour raison de son regard vers les lames du prince sa curiosité. Il lui expliqua ensuite pour quelle raison les lames l’intéressaient plus particulièrement, ayant été de par le passé un escrimeur hors pair. Auparavant, il avait deux longues lames et deux poignards. Enrick avait apprit à se battre avec toutes armes blanches, ne s’étant jamais adapté aux nouvelles armes, telles que les pistolets ou les fusils. Leur bruit était détestable pour les oreilles et leur précision ne valait pas celle d’une lame finement conçue. Le médecin lui avoua posséder un poignard offert par son père, dont il savait parfaitement se servir, mais qu’il n’avait pas touché aux grandes lames depuis un long moment.

« Je ne me suis jamais fait aux changements. C’est pourquoi je n’utilise que les armes tranchantes. J’ai aussi eu la chance de vivre pendant longtemps éloigné des humains en un lieu où la nuit pouvait durer une journée entière lors de l’hiver. J’en profitais pour sortir m’entraîner et, même si l’on prétendait que je me débrouillais bien à l’épée, je n’ai pu que m’améliorer. L’ennui, c’est qu’en revenant auprès des humains, j’ai du les cacher. Déjà que ma tenue n’est pas des plus habituelles, posséder des lames ne faisait qu’attirer l’attention. Et la haine que les humains portent vis-à-vis des vampires est si forte qu’un simple être étrange éveille les soupçons. C’est bien dommage. »

Enrick n’éprouvait aucune haine vis-à-vis des humains, ni vers les vampires. Pour lui, ce n’étaient que des hommes quelques peu différents les uns des autres. Oui, les vampires pouvaient boire le sang des humains, mais cela n’était pas toujours le cas. Et puis, les vampires aussi haïssaient les humains. Cependant la plupart d’entre eux avaient été humains auparavant. Ces haines, Enrick ne les comprenaient pas. Il avait beau essayer, il n’arrivait jamais à saisir le sens de cette rancune mutuelle. Aussi, il ne cherchait plus à la comprendre.

« Oh mais dites moi, j’ai actuellement un soucis. J’ai cru constater qu’avoir un métier était primordial pour vivre actuellement. Seulement voilà, j’ai en moi les habitudes d’un homme d’il y a plus de 300 ans, n’ayant jamais réussi à m’habituer aux nouveautés. Qu’est ce que vous pourriez me conseiller à partir de cela ? »

Enrick aurait apprécié pouvoir travailler à partir de ses épées. Mais il n’y avait que peu de chance qu’il trouve quelque chose qui lui permette de vivre ainsi.

Kaan écouta tout le discours d'Enrick, surtout la fin. Il réfléchit. Ca n'étonnait pas du tout le vampire que son compatriote ait été rejeté. Les vampires avaient beau se croire supérieurs aux humains, ils leur ressemblaient beaucoup et avaient le jugement facile. Les préjugés faciles plutôt .. Le vampire savait que les vampires étaient prompte à juger et il trouvait çavraiment nul. Lui qui avait traversé de nombreuses époque de l'histoire avait aquit une certaine sagesse et une grande connaissance du monde et de ses habitants. Kaan était très curieux de nature et lisait des heures entières. Il adorait ça. C'était une des raisons qui l'avait poussé à devenir écrivain en même temps que médecin. Le vampire sortit de ses pensées et revint à la réalité.

- Ca ne m'étonne pas .. Les vampires, exactement comme les humains, jugent souvent hâtivement, en ne se fiant qu'aux apparences. J'ai toujours trouvé dommage le fait qu'un peuple qui se dit persecuté pour des questions d'apparences fasse la même chose mais je ne peut pas faire grand-chose .. J'essaie de faire évoluer les mentalités, mais les vampires sont pires que des mûles ! Mais les humains sont pires à mon goût. Ils se disent tous égaux mais ils se jugent et se font des coups bas depuis la nuit des temps. Dès ma naissance, j'ai intégré ce paramètre dans mon esprit pour ne jamais avoir de surprises avec un être humain.

Kaan n'avait aucune haine envers les humains. Il les aimait même plutôt bien pour les avoir fréquenté pendant quatre siècle, mais ce n'était pas toujours réciproque. Malgré tout, Kaan se sentait quand même mieux auprès d'autres vampires. Ils le comprenaient mieux, même si la seule personne à vraiment le comprendre était Naak. Et il y avait quelqu'un d'autre, mais après, c'était une question à débattre. Une question de croyances. Ca dépend si on croit à une vie après la mort .. A ce moment là, ils étaient deux à le comprendre, mais Kaan n'évoquait jamais la deuxième personne.

- J'ai peut-être une idée .. J'ai toujours rêvé d'ouvrir un centre d'escrime dans notre ville mais je n'avait pas le temps de m'en occuper moi-même et pas assez de pratique pour le faire .. Maître d'armes, ça vous va comme job ?

Kaan lui adressa un grand sourire. C'était une idée qui lui trottait dan sla tête mais un centre d'escrime n'est aps une chose très facile et très rapide à mettre en place.

Kaan exprima son avis sur les vampires et les humains. Ils étaient têtus et ne pouvaient pas facilement changer de mentalité. Les deux espèces jugeaient sur les apparences et les préjugés. Enrick était en partie de son avis. Après, devait-on faire une généralité ? On trouvait partout des personnes qui pensaient différemment, à la condition qu’on n’apprenne pas aux jeunes les préjugés. Après tout, Enrick n’avait pas le souvenir que dans le village qu’il devait gouverner, il y eu un jour une quelconque haine contre les vampires. Lui-même avait fuit pour protéger les siens, et la seule chose qui avait pu engendrer la haine était la transformation du prince déchu. D’ailleurs, Enrick doutait que cela avait provoqué de la haine.

« Toute haine a une origine. Je connaissais un village où les vampires n’étaient pas haïs. Mais il fallait dire que leurs croyances étaient telles que tout ce qui arrivait avait un sens pour l’avenir. Il est vrai qu’ils n’avaient pas de prédiction pour l’apparition des vampires, et ils ont été furieux de savoir l’un des leurs devenir un autre. Mais cela ne les a pas empêché de continuer à vivre comme avant, sans pour autant haïr les vampires. J’ai ouïe dire que ce village avait disparu il y a maintenant un moment. Mais j’ai espoir qu’il y a des cœurs qui n’ont pas cette haine en eux. »

Enrick n’avait réellement fréquenté qu’un seul vampire, et croisé d’autres. Mais il ne pouvait dire ce qu’il avait le plus apprécié. Sa vie en famille, avec un avenir prometteur et des gens qui le respectaient, ou sa vie de solitude, où on le considérait comme un autre, où il n’était qu’un vampire. On ne le remarquait pas plus que cela, malgré ses vêtements et sa couronne. Cela avait des points positifs, il vivait tranquillement et pouvait rester isolé pour s’entraîner autant qu’il le souhaitait.

Kaan lui fit une proposition quant à un emploi possible. Il parla d’ouvrir un centre d’escrime en centre ville et proposa à Enrick de devenir maître d’armes. Cette idée plut au prince déchu qui répondit avec un sourire.

« Cela serait un véritable plaisir. Pouvoir travailler tout en gardant auprès de moi mes lames ne serait qu’un bonheur pour moi. C’est une proposition que j’accepte sans hésiter. »